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Quelle incarnation pour les femmes en politique ?
女性在政治上的化身是什么?
Vivement critiquée dans les médias sur la forme de ses prises de parole, Valérie Pécresse se retrouve piégée dans «le syndrome de la bonne élève». Est-ce dû à un excès de perfectionnisme ? Être une femme de premier rang en politique, c'est de toute façon tomber dans le triptyque infernal(a.可怕的) correspondant à des archétypes bien connus : la madone, la bonne élève, ou la hommasse.
媒体强烈批评她的演讲形式,Valérie Pécresse 发现自己陷入了“好学生综合症”。这是因为过度完美主义吗?无论如何,要成为政治上的一流女性,就会陷入众所周知的三个可怕的原型中:麦当娜、好学生或男人。
阅读练习:
1.作者认为政坛唯一接纳的女性形象是什么?
2.la bonne élève指的是怎样的一种形象?
(答案在文章末尾)
«Madonna» : de la madone à la séductrice
Le terme «madonna» est la forme italienne de madone, c'est-à-dire à une représentation chrétienne de la figure de la Vierge Marie. Mais cela ne vous aura pas échappé, le nom a également été repris par l'une des chanteuses les plus sulfureuses et provocantes de sa génération. Illustration d'un phénomène psychanalytique connu. De Freud à Lacan, la figure des «deux mères» a été abondamment commentée. C'est Lyasmine Kessaci qui nous rappelle cet imaginaire de la louve[1]. Héritée des anciens Romains, la louve-mère de Romulus et Rémus se lit sous deux acceptions différentes : la lupus femina – le loup femelle et mère, alors que le nom féminisé du loup – la lupa – fut quant à lui attribué aux «femmes de mœurs légères». D'ailleurs, le terme lupanar existe encore aujourd'hui. On retrouve l'opposition si fréquente de «la mère et la putain».
Ce contraste est si présent qu'il se réactive en permanence, de manière plus ou moins consciente, à travers les «corps» politiques féminins, mis en scène sur les estrades, derrière les micros ou sous le feu des projecteurs. Le corps des femmes fait toujours plus parler que celui des hommes. Des cheveux bouclés de Ségolène Royal en 2007, à la robe fleurie de Cécile Duflot en 2012, les commentaires ont été nombreux. L'anthropologue Françoise Héritier nous rappelle : «Que ce soit dans le vocabulaire de la parenté, dans l'alliance, et dans quelque domaine du social, les catégories du masculin et du féminin n'ont pas le même poids, la même importance.»
Et les clichés restent vifs : les femmes bavardent pendant que les hommes parlent. Sylvie Barbier nous rappelle la règle : «sois Bimbo et tais-toi». Une figure brillamment incarnée par «les femmes de», aux États-Unis comme en Europe, de Melania Trump à Carla Bruni. Dès lors, comment sortir du piège ? Le seul archétype qui semble toléré dans la sphère politique : les «hommasses».
Les «hommasses» : des femmes aux codes masculins
Le terme «hommasse» se dit d'une femme d'allure et de manières masculines[2]. Il existe depuis le XIVe siècle au moins. Évidemment le terme est connoté négativement, mais l'imaginaire lui, est davantage toléré en politique. Lorsque les femmes ont «de la carrure» et du «coffre», sans doute cela vient-il rassurer nos attentes en matière de leader. De nombreuses études universitaires[3] démontrent en effet l'importante du non-verbal dans l'efficacité et la perception des discours. Les femmes ayant la voix grave sont plus crédibles. À l'inverse, les femmes à la voie aiguë collent davantage à l'imaginaire hystérique du féminin. Aussi, les femmes connaissent-elles des émotions interdites : l'agacement, la colère, l'énervement, l'agressivité, la frustration, la révolte ne peuvent pas être exprimées.
Certaines femmes choisissent d'user des codes masculins, justement pour « désambiguïser » la situation. Supprimant ainsi tous les codes de la madone : ni cajolante, ni séductrice. Ces femmes jouent de leur allure austère et y excellent.——Élodie Laye Mielczareck