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中法对照阅读:梦幻乌托邦

发布时间: 2024-03-12 17:58:46   作者:etogether.net   来源: 网络   浏览次数:
摘要: 从 1967 年居伊.德博尔发表的〝娱乐公司〞到电影乌托邦之间,只需跨出一步,而这一步,则由居伊.德博尔和杜鲁福在电影的内容...


Mai 68, le rêve de l'utopie 

 1968 fut une année bouillonnante : Emeutes sur toute la planète, Martin Luther King assassiné, le printemps de Prague écrasé, et un mois de mai qui bouleversa la société française et appela l'imagination au pouvoir. Le cinéma à la suite d'un Godard ou d'un Truffaut fit aussi sa révolution. De « La Société du Spectacle » publié par Debord en 1967 au cinéma utopiste, il n'y a qu'un pas, franchi doublement par Guy Debord et Jean-Luc Godard, à la fois sur le plan du fond et de la forme. Le souffle de la révolte chez Godard est lancé avec le groupe Dziga - Vertov. Il suffit ainsi de feuilleter le press-book de La Chinoise d'août 1967 et d'y lire les prémices de ses idéaux cinématographiques synthétisées dans son « Manifeste ».

 Ce manifeste se traduit dans La Chinoise , par la représentation « d'authentiques révolutionnaires, qui, s'ils n'ont pas encore de stratégie positive, s'ils ne savent pas exactement quelle société ils désirent », tentent, confinés dans leur appartement, de refaire le monde, en sachant très bien poser les problèmes en parlant de la réalité objective et non de (leurs) désirs subjectifs. Et plus loin, l'universitaire Annie Goldmann, épouse du grand philosophe Lucien Goldmann conclura que « Godard a dégagé avec beaucoup d'acuité les points essentiels que les événements de mai 1968 verront s'affirmer avec éclat. »

 Cependant, en 1972, alors que Marin Karmitz réalisant avec Coup sur coup l'un des premiers films collectifs prônant l'occupation d'usines et la prise d'otage de patrons, signe là son dernier film et ne pourra plus jamais poursuivre une carrière de cinéaste, choisissant par la force des choses la production et la distribution sous un nouveau label bien connu maintenant, MK2, Godard avec Tout va bien quitte déjà le militantisme et retourne au film commercial en ayant pour objectif de toucher une audience mondiale par le biais de l'annonce d'une love story entre ses protagonistes interprétés par deux stars de l'époque : Yves Montant et Jane Fonda. Son vrai but : faire passer les idées marxistes-léninistes dont le vrai sujet est l'effet de la grève sur le couple et l'autocritique d'un cinéaste qui cherche à faire « son boulot d'intellectuel révolutionnaire », sans se couper du public, mais aussi sans se compromettre. 

 Bresson, en 1977, avec Le diable probablement tente, de son côté, de faire le point sur cette génération de mai 68 dont il veut être proche. Dans son ouvrage Le plaisir des yeux , Truffaut lui-même décelait dans le film une profonde foi en l'homme combattant malgré lui le vrai sujet : « c'est l'intelligence, la gravité et la beauté des adolescents d'aujourd'hui dont on pourrait dire après Cocteau que ‘l'air qu'ils respirent est plus léger que l'air'. » 

 Cette réflexion sur l'héritage « adolescent » de mai 68 sera poursuivie 25 ans après par le cinéaste Bernardo Bertolucci et ses Rêveurs (2003) traquant magnifiquement les utopistes, tandis qu'au tournant du troisième millénaire, Philippe Garrel, sur des accords de John Cale, nous livrera avec Le vent de la nuit (1999), une réalisation poétique apparaissant comme le revers d'un idéalisme incroyable, d'ailleurs en voie de disparition. Garrel continuera sur ce chemin avec son sublime Amants réguliers (2005) confirmant l'éclat de son talent et son véritable statut d'auteur, au sens où Truffaut le définissait quand il était critique aux Cahiers du cinéma . 

 La révolte de mai 68 a l'audace aussi de réveiller une réflexion sur les rapports hommes/femmes. La maman et la putain de Jean Eustache, qui fait scandale à Cannes en 1973 en remportant le Prix Spécial du Jury, reste un moment d'une intransigeance folle et démesurée où la frontière s'abolit entre la pudeur et l'impudeur, véritable brèche d'une société qui déjà a fait table rase des valeurs de mai 68. 

 Entre les mains des femmes, le cinéma d'auteur devient aussi cinéma d'auteure et même d'auteures (on pense ainsi aux États-Unis à Wanda réalisé en 1970 par Barbara Loden et aux œuvres innovatrices et avant-gardistes de Maya Deren dans les années 40). Dans la foulée de mai 68, Agnès Varda fait figure de pionnière en France. A la fois carte postale, chronique, comédie musicale (n'est-elle pas la compagne de Jacques Demy), Varda dans L'une chante, l'autre pas (1977) a voulu témoigner de l'énergie joyeuse des militantes du Planning Familial entre 1962 et 1975. Notons dans cette aventure la présence incontournable de Gisèle Halimi, militante en faveur de la dépénalisation de l'avortement. 

 Et pour que la boucle soit bouclée sur ce « Mai 68 » de rêves d'Utopie, finissons par le commencement avec le film d'ouverture de cette rétrospective : Milou en mai , l'un des chefs d'œuvres tardifs (1990) de Louis Malle, film bilan exposant au néophyte, les racines du problème de la société française d'alors, avec un ton ironique, à la manière de la farce, offrant un rôle en puissance à Michel Piccoli. Un grand moment de cinéma qui conclut puissamment ce regard croisé sur la révolte de mai 68, qui alors consacra l'opposition de l'art à l'homogénéisation de la culture industrielle. 

 Où en est-on à présent? 

 On est en droit de se demander, si 40 ans après, on aurait besoin de consacrer l'opposition de l'art - si toutefois ce dernier, selon l'historien d'art allemand Hans Belting ( L'histoire de l'art est-elle finie ? ), a encore une existence - à l'urgence d'une critique politico-sociale de la mondialisation.


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